17, Avenue du Grand Séminaire, Lemba-Righini. Kinshasa-RDC
Chers tous, nous sommes funestement convoqués en ce lieu suite à ce triste évènement où nous pleurons notre regretté MBUKU KABUTU Jean. Au nom de toute la faculté, permettez-nous de nous adresser à notre condisciple à la première personne du singulier ; en rappelant trois petites vérités. 1. « Il n’y a ni avant ni après, il n’existe qu’un triste pendant dont on ne ressort jamais ». Cher Jean, l’annonce de ta disparition nous a plongés dans un silence abasourdissant, lequel obnubile nos esprits, dérange et questionne sur le sens de la vie. Tu tenais encore sur tes deux pieds quand, brutalement, la mort a frappé à ta porte. On te croirait souffrant. Hélas non ! Malheureusement tu lui as quand même répondu par l’affirmative. Oh menteuse, il t’a cru pendant que, dans la matinée de ce grand sommeil, tu nous avais promis nos causeries de vive voix. Comme tout bon dernier jour, tu as partagé ton dernier repas, sourire avant de rendre ton ultime soupire. Ignorants, nous le fûmes. Sans redouter un moindre incident. Subito ! Dans un laps des temps, un accident a tout chamboulé. Jean ! Tu es passé d’un Homme fort à un macchabée, laissant derrière toi famille, amis, camarades, collègues, confrères et projets. Le temps s’est arrêté pour toi. En parlant du temps, pouvons-nous encore évoquer ce concept sans faire allusion à toi ? Toi qui dans ton investigation philosophique abordais la question de la temporalité de l’Etre dans la pensée heideggérienne dans l’ouvrage « Etre et temps ». Je me rappelle encore de ce jour où on discutait sur le titre de ton TCF ; je t’ai posé la question de savoir pourquoi ton travail traitait de ce frémissant sujet qu’est la mort ? À toi de me répondre patiemment : « Afin de considérer et assumer la mort pour une vie tranquille ». Ah, frère tu le savais donc ! Mon cher, tu dois savoir que Martin Heidegger ne considère pas la mort comme une fatalité ; moi non plus. Comme si cela ne suffisait pas ; au-delà de tout ce que tu as élaboré comme rédaction, tu as décidé de faire l’expérimentation de ton sujet. Pourrais-tu revenir pour nous faire part de cette expérience ? Afin que nous sachions réélement si elle une fatalité ou pas ? 2. « Du moment où nous naissons , nous sommes assez vieux pour mourir » écrit (M. Heidegger). Cher Mbuku, ta famille, tes proches, tes condisciples et tous ceux qui t’ont aimé se sont réunis ici pour te rendre hommage. Étais-tu assez vieux pour partir si prématurément comme ça ? Au regard de cette pensée, j'estime qu’il n’y a ni temps ni heure établis conventionnellement pour dire que cette personne devrait mourir ou pas. Jean ! La mort est venue comme le vent, et toi tu as déployé tes ailes comme un aigle. Oh mort ! Tu m’envoie navré car je ne sais que dire de toi. Je ne vis que ton tourment toutes ces fois où tu dérobes mes proches. Je compte ! Tel un félin, tu es à l’affût des pauvres gens qui espèrent un lendemain étincelant. Quelle acception te donner ? Quelle rançon donner pour que tu nous rendes notre bien-aimé Mbuku ? Qui es-tu mort ? Malheureusement, tu demeures le sinistre et la seule vérité dans ce bas monde au côté de l’étincelante et mensongère vie. Tu nous rappelles qu’ici-bas, notre vie est peu de chose. Une bouffée d’air. Tu es ce visiteur qui n’est pas invité, cette musique qui bouleverse notre mélodie, ce cheveu dans la soupe qui ravie notre appétit de vie. Néanmoins, tu es ce fait inéluctable à notre réalité : « mors certa hora moris incerta ». La Mort est certaine mais son heure demeure incertaine, enseigne un proverbe latin. 3. À la mémoire sans souvenirs, rien qu’un échantillon de qualificatif . Effectivement, je demeure joyeux et heureux d’avoir partagé une partie de ta vie. Toi dont l’hospitalité était la première des qualités ; l’amitié le premier des soucis et la bonne humeur, l’unique maladie dont tu nous contaminais. Comment oublier ! Tu étais un ami et frère généreux, une personne d’exception dont la piété était aussi remarquable qu’une lampe fixée dans l’obscurité. Ton départ laisse un grand abime dans le cœur de toutes les personnes ici associées. Par ailleurs, j’en profite pour adresser mes plus sincères condoléances à ton papa, ta maman, tes frères, tes sœurs, à toute ta famille selon la chair et toute ta famille religieuse : Les oblats de Marie Immaculée. Singulièrement, au supérieur, lui qui a vu tes débuts dans cette grande famille. Tout compte fait, Chers tous, la mort de Jean nous as rappelé une réalité : à savoir : « tu es poussière et tu retourneras poussière » (Gn 3,19). Il est évident que tout homme connait l’existence de la mort, cependant personne ne peut et ne pourrait connaitre le moment de sa venue ; la mort est imprévisible et dévastatrice. Soyons alors aux aguets. Les arabes n’ont-ils pas dit en proverbe : « souviens-toi qu’au moment de ta naissance tout le monde était dans la joie et toi dans les pleurs. Vis de manière qu’au moment de ta mort, tout le monde soit dans les pleurs et toi dans la joie ». Confiant de notre foi nous disons ouvertement que Jean est dans la joie. Il est dans la joie car son vécu était un témoignage, il est dans la joie car il rencontre son Créateur et maitre. « Bon serviteur entre dans la joie de ton Maitre » (Mt 25, 23). Repose en paix près de ton Seigneur. Nous pensons nous y croiser bientôt. Que ce jour arrive, nous rirons encore. À DIEU cher frère, à jamais tu vivras dans nos cœurs ! DIKOKA ONYA Delphin-Dida Délégué des étudiants Omnia Kintambo Vice-président de la coordination estudiantine de l’Université Omnia.
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